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Attaque contre la mosquée de Bayonne : le malaise du Rassemblement National
du Mardi 29/10/2019 à 21:08
publiée par Maufranc Mongai

Attaque contre la mosquée de Bayonne : le malaise du Rassemblement National

Par Camille Vigogne Le Coat,

Marine Le Pen à l'Assemblée nationale, le 22 octobre 2019.

Marine Le Pen à l'Assemblée nationale, le 22 octobre 2019.

afp.com/Eric FEFERBERG

Le suspect interpellé, âgé de 84 ans, était candidat du Front National aux départementales de 2015, dans le canton de Seignanx (Landes).

"Un acte inqualifiable absolument contraire à toutes les valeurs portées par notre mouvement. Ces crimes doivent être traités avec la sévérité la plus totale." Sur son compte Twitter, la réaction de Marine Le Pen ne s'est pas faite attendre au sujet de l'attaque de la mosquée de Bayonne qui a fait deux blessés graves, lundi après-midi. 

Car au sein du Rassemblement national, le malaise est palpable. Le profil du terroriste a fait s'étrangler les dirigeants du parti. A moins de cinq mois des municipales, en pleine période d'investitures, l'urgence était de déminer le terrain, et vite. 

Dès lundi soir, le parti s'est donc fendu d'un communiqué, précisant que le terroriste avait "été écarté de sa fédération départementale pour avoir tenu des propos jugés contraires à l'esprit et à la ligne politique du Rassemblement national. Il n'a, depuis, plus participé à la moindre action du mouvement et n'est plus adhérent.

" Sur Facebook, le responsable départemental des Landes, Christophe Bardin, a également publié ce message bref : "Suite aux dernières élections départementales, j'avais estimé à l'époque que M. Claude Sinké devait être écarté de la fédération des Landes, ceci en accord avec les instances nationales. Ses propos ne s'inscrivaient plus dans la lignée et les valeurs de notre parti. Il n'avait depuis plus aucun contact avec notre fédération." Quels propos, précisément ? Interrogés, certains cadres du parti assurent l'ignorer, ou refusent de répondre.  

Connu pour ses emportements

L'âge de l'ancien candidat, qui avait obtenu 17 % des voix en 2015, est aussi mis en avant pour se dédouaner, tout comme sa personnalité. L'octogénaire était connu localement, dit-on, pour ses emportements. "C'est un type loufoque, déséquilibré. A 84 ans, on peut effectivement être grabataire et perdre un peu la boule", insiste le délégué national du RN Jean Messiha, qui "condamne cette attaque ignominieuse contre des fidèles innocents". Une façon de psychiatriser l'attaquant, et d'exonérer la responsabilité d'un parti qui a fait de la lutte contre "l'islam politique" sa colonne vertébrale ? "J'ai l'impression d'un mauvais procès : je sais bien que ça arrange énormément les "progressistes" qui vont pouvoir faire tous les amalgames, mais on invite les Français à distinguer le vrai du faux", assume Jean Messiha.  

Un mot d'ordre "pas d'amalgame" repris également par le polémiste Eric Zemmour, qui s'est exprimé hier soir sur CNews. "Pour les adeptes du "pas d'amalgame", quand on tue au nom de l'islam, ça n'a rien à voir avec le Coran et l'islam, et quand on blesse deux musulmans, là, on cherche les coupables", a déploré celui qui estime cette religion "incompatible" avec la France. L'agresseur, interpellé peu après l'attaque à son domicile, a déclaré aux enquêteurs avoir voulu "venger la destruction de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, provoquée par la communauté musulmane". Dans le passé, il avait manifesté sur Internet son admiration pour l'auteur du Suicide Français. "Certains me mettent en cause (...) je trouve ça pour le moins curieux", a réagi l'éditorialiste, par ailleurs sous le coup d'une enquête pour "incitation à la haine" et "injures publiques". Lors de la Convention de la droite de Marion Maréchal, fin septembre, le journaliste du Figaro avait déclaré : "Tous nos problèmes aggravés par l'immigration sont aggravés par l'islam (...) Les jeunes Français vont-ils accepter de vivre en minorité sur la terre de leurs ancêtres ? Si oui, ils méritent leur colonisation, sinon ils devront se battre pour leur libération." 

Accentuer le "screening" des candidats ?

Un épisode qui risque de pousser le parti lepéniste à resserrer encore un peu plus le "screening" des candidats aux municipales, pour s'assurer qu'aucune des personnalités investies ne puisse entacher la réputation du parti. Mi-octobre, la commission d'investiture avait confié la tête de liste à Strasbourg à un candidat condamné par la justice pour avoir participé à des agressions et des incendies criminels racistes. Marine Le Pen a assuré qu'elle ignorait tout de son passé ; l'impétrant a très vite renoncé à sa candidature. "Je ne vois pas ce qu'on peut faire de plus, soupire Philippe Olivier, député européen et conseiller de Marine Le Pen. On passe déjà des heures et des heures à vérifier tous les profils..." 

Mardi après-midi, la conseillère régionale Sophie Robert avançait de son côté des arguments pour expliquer l'attentat, dans un communiqué de presse : "Toute société multiculturelle engendre, de fait, des sociétés multiconflictuelles". Une façon, pour l'élue RN, de sous-entendre que la coexistence de la communauté musulmane ne pourrait se faire de façon pacifique en France. Un message qu'elle portera aux municipales, comme tête de liste du parti à Saint-Etienne, reprenant à son compte une formule maintes fois utilisée par Marine Le Pen. 




 
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