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LA BATAILLE CHEZ NOUS ( Traduction du cours n°5 : BITA O BIO )
du Mercredi 04/06/2008 à 19:30
publiée par Maufranc Mongai


LA BATAILLE CHEZ NOUS

Traduction du texte du cours n°5 : BITA O BIO

La bataille chez les Bomboma était une affaire d’hommes.
Le plus grand talisman (puissance= wete) était le « Mwandi ».
Il se manifestait sous forme d’un homme portant un « pole » (habillement ayant une coloration jaune et fait à base des feuilles de bananier), tenant à la main un bouclier (nguba) et une lance (likongo).
Cette puissance ne supportait pas la présence des sorciers. Si quelqu’un osait combattre cet esprit la nuit, il risquait de succomber sans rien comprendre. Et cela de manière impardonnable.
Le « Mwandi »était en mesure d’exterminer tout un village, si on essayait d’intervenir (de l’arrêter, de l’invoquer) en pleine nuit.

Quand la bataille arrivait subitement (à l’improviste), il y avait aussi un autre talisman appelé « Mongai ». C’était une puissance qui permettait à quelqu’un, face à une bataille inattendue, de disparaître après avoir lancé un grand cri et de réapparaître ailleurs.
Le « Mongai »ne supportait pas le « nzamo » (un autre cri brusque et spontané). Raison pour laquelle les anciens ne toléraient pas des grands cris, comme le « nzamo ». S’il arrivait qu’un enfant pousse spontanément un grand cri, l’ancien se mettait en colère et le grondait sérieusement.

Les instruments utilisés lors des grandes batailles étaient la lance (likongo) et l’arme blanche en forme d’objet tranchant (nyadengo). On tenait souvent à la main le bouclier (nguba) pour se protéger des attaques par lance lors d’une bataille. Si on se battait avec un « nyadengo » à la main, on ne pouvait pas alors faire usage du bouclier.

Je n’ai pas souvenir, dit l’auteur, que l’on partait avec le « likpangola » ( machette traditionnelle) ; « ngolo » ( autre arme blanche en forme de S ) ; « nyenye » ( arme blanche avec un demi cercle au milieu en forme de bec d’oiseau ) lors d’une bataille. Je voyais souvent le « ngolo » et le « nyenye » du côté des « bikondo » (anciens, doyens, expérimentés) du village.

Quand ces batailles surgissaient subitement, on avait aussi l’habitude de creuser des « mitepa » (rigoles ou tranchées) un peu plus loin du village.
On les couvrait de sorte que les étrangers (ennemis) ne s’en rendent pas compte. De sorte que quand ils feront leur entrée, qu’ils y tombent afin qu’ils se fassent tous éliminés.

Ces batailles nous opposaient souvent avec les « Ngombe » (tribu voisine), les « Bobo » (qui veut dire : Mauvais Types, Méchants) selon l’appellation des Colons Blancs. Ces « Ngombe » se trouvent aujourd’hui vers « Bobeyi, Boso-Kololo, Mazata, Bodibwa » (des villages voisins).

Avec eux, les « Bobeyi » étaient plus nombreux que les « Likayi » et « Wale ». Ils ne voulaient pas travailler pour les Colons Blancs. A l’arrivée de ces derniers, ils fuyaient vers les grandes forêts appelées « Bimbangu ».

Comme les batailles ont fini, venait maintenant le règne du phénomène « Bolanga » (Héroïsme qui consistait à défier tout le monde dans le village, un peu à l’image de David face à Goliath). « Elanga » (Vaillant héros) qui devait toucher au gris-gris pour montrer qu’il était le plus fort.

Si on considérait le cas de Bobeyi, quelqu’un pouvait prendre de la boisson avec une arme blanche traditionnelle « nyadengo » à la recherche d’un adversaire avec qui ils devaient d’abord consommer et se bagarrer par la suite au moyen des « nyadengo » de sorte que le meilleur gagne en tuant l’autre.

J’ai vu, poursuit l’auteur, mon oncle du nom de Bazenga, barrer la route en traçant par terre une ligne de démarcation au delà de laquelle, quiconque qui traversera, va se poignarder avec lui.
A partir de ce moment, s’il ne trouve pas un adversaire de taille, il va se couper plusieurs fois sur le bras, car ayant souscrit au « Mwandi », il ne peut ranger son « nyadengo »sans que le sang humain ne coule.
Mes oncles Kokoko et Mbongo du côté de Liwa, avaient l’habitude de tabasser à mort les militaires.

Aujourd’hui, il n’en reste que le « Asa » dans tout ce que nous faisons
Beaucoup plus encore du côté de ceux que l’on appelle « Gbu » (Esclaves)
Je pense qu’aujourd’hui la bataille ne se passe plus avec les « nyadengo »
Il devient plus psychologique. Le fait de parler, de communiquer, arrive à calmer les esprits ; donc il faut savoir s’humilier, savoir parler un même langage.
Ouvrez bien les oreilles (leçon et moralité selon l’auteur) : ce qui constitue la force aujourd’hui, c’est l’argent afin de pouvoir construire un village ou un pays.
La force du « Mwandi » aujourd’hui est dans les Associations.
Que celui qui a des oreilles entende ! Et qui a un cœur garde !



Maufranc MONGAI





 
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