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N'est pas Arsène Lupin qui veut ! Immigration: Pourquoi les Chinois réussissent mieux que les autres
du Lundi 10/12/2012 à 15:22
publiée par Maufranc Mongai


Article paru le Jeudi 6 décembre dernier dans Capital.fr
Repris pour Vous dans le cadre des activités socioculturelles d’ACUBO.


Un célèbre auteur compositeur Congolais que nous préférons taire le nom ici dans notre forum, chantait dans un de ses derniers albums, nous citons en « patois » : « Oleka boyé Chinois ; Ozonga boyé Chinois », fin de citation ;
Traduction faite pour dire que les Chinois sont partout en RDCongo ; ce, dans tout l’appareillage du système de production et dans tous les secteurs de l’activité économique, bref dans tous les domaines de la vie en général.

Ce n’est pas que chez nous, même ici à l’Hexagone, comment les Chinois arrivent à grimper les arcs-boutants de l’échelle sociale mieux que les autres ? Quel est leur secret ? Sur quoi est basé le « modèle Chinois » ? Qu’est ce qui leur réussit et apparemment ne fonctionne pas pour nous ? Devons-nous nous inspirer de leur « modèle » ?

C’est à toutes ces interrogations que l’auteur de cette publication va tenter de répondre.
Suivez bien notre regard, même si nous n’avons pas tous des yeux bridés !



IMMIGRATION : POURQUOI LES CHINOIS REUSSISSENT MIEUX QUE LES AUTRES ?
Source : Capital


Contrairement à la plupart des autres immigrés, les compatriotes de Mao installés en France parviennent à grimper les barreaux de l’échelle sociale. Leur secret ? Beaucoup de travail, une communauté soudée et un système de financement hyperefficace.

Comme la plupart de ses compatriotes, Hsueh Sheng Wang est du genre discret. Il a installé ses bureaux au premier étage d’un petit bâtiment décati sans indication aucune, en plein cœur du Chinatown d’Aubervilliers, devenu premier centre d’import-export textile d’Europe. Impossible de deviner que ce Wenzhounais de 46 ans, arrivé dans notre pays à l’âge de 13 ans, est un homme d’affaires en pleine ascension.
Après avoir travaillé dans le restaurant de ses parents, puis monté une petite société en 1993, il est aujourd’hui à la tête d’Eurasia, un groupe coté en Bourse de 22 millions d’euros de chiffre d’affaires, qui loue à des grossistes 300 000 mètres carrés d’entrepôts. Jamais à court d’idées, Wang s’apprête à créer un immense centre d’import-export de meubles dans le port du Havre, et il va construire 115 appartements à Aubervilliers, plus un centre commercial et un hôtel-résidence à Saint-Denis.
«Ce n’est qu’un début, nous travaillons sur des projets immobiliers beaucoup plus importants», prévient-il, mystérieux.

Etonnants Chinois ! Faire de leur pays la première puissance économique de la planète ne leur suffit pas, il faut aussi qu’ils viennent casser la baraque chez nous. Certes, les quelque 600 000 compatriotes de Mao (ou Français d’origine chinoise) aujourd’hui présents dans l’Hexagone n’ont pas tous vécu l’ascension fulgurante de M. Wang. Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux travaillent encore sans papiers comme petites mains dans la restauration, la confection, la maroquinerie ou le bâtiment, pour des salaires de misère. Mais, après des années de labeur, beaucoup ont fini par s’en sortir en reprenant un commerce – restaurants, épiceries, fleuristes ou bars-tabacs, ils en détiendraient désormais près de 35 000.
Certains commencent même à se diversifier dans l’immobilier, à créer des chaînes de magasins (la plus connue d’entre elles, l’enseigne Miss Coquine, compte près de 80 boutiques en France), ou encore à lancer leurs propres marques (Miss Lucy, par exemple).
Interview de Richard Beraha, auteur de « La Chine à Paris »


D’après Richard Beraha, auteur de «La Chine à Paris», une famille sans papiers avec deux enfants (dont un né en France) peut, au bout de dix ans, économiser jusqu’à… 240.000 euros. Selon le sociologue, qui a côtoyé des centaines de migrants entre 2000 et 2010, ils travaillent dur et consomment peu. Grâce au capital accumulé et aux prêts consentis par les proches, ils peuvent ainsi in fine acheter un commerce. Par contre, les dons récoltés, qui dépassent rarement les montants offerts en retour, n’enrichissent pas les familles.

La réussite est encore plus flagrante pour la deuxième génération des 50 000 Indochinois arrivés dans les années 1950, au moment de l’indépendance, et des 250 000 «boat people» vietnamiens, cambodgiens et laotiens qui ont fui leurs pays dans les années 1970 et dont la majorité était en fait d’origine chinoise. Après de brillantes études, beaucoup de leurs enfants sont aujourd’hui médecins, cadres, ingénieurs ou hauts fonctionnaires. Et les fils de migrants venus de Chine populaire à partir des années 1980 s’en sortent plutôt bien aussi : selon la seule étude disponible sur le sujet, publiée par l’Insee et l’Ined, 27% des descendants de parents asiatiques occupent aujourd’hui un poste de cadre, contre 14% en moyenne pour les Français toutes origines confondues, 9% pour les fils de Maghrébins et 5% pour ceux d’Afrique subsaharienne.


Mais comment expliquer une telle percée, alors que tant d’autres immigrés – et de Français de souche – peinent à sortir de la misère ? D’abord, pour une simple question de culture. En Chine, travail, discipline et respect de l’autorité sont des valeurs ancestrales. «Depuis plus de mille ans, les élites de ce pays sont recrutées par un système d’examen national accessible à tous, qui permet aux plus pauvres de se hisser tout en haut de la pyramide», rappelle Xavier Liu, de l’association Pierre Ducerf, qui aide les migrants à s’intégrer. Résultat : même lorsqu’ils quittent leur patrie, les adultes s’échinent au turbin et ils poussent leur progéniture à en faire autant à l’école. «Il y a chez nous une focalisation incroyable sur la réussite scolaire, reconnaît Sacha Lin, le président de l’Association des jeunes Chinois en France. Cela fait partie des valeurs familiales qu’on nous inculque dès le plus jeune âge.»

Le principal de ce collège parisien n’en ¬revient toujours pas. Il y a quelques mois, il a convoqué les parents de cinq enfants d’immigrés qui suivaient un mauvais ¬chemin. «Les Chinois sont les seuls à avoir sermonné leur enfant devant moi», raconte-t-il. Depuis, ce dernier est rentré dans le rang, pas les autres. «Les Asiati¬ques viennent tous nous demander ¬comment faire pour que leur enfant intègre un prestigieux lycée parisien, poursuit le principal. Je n’ai jamais vu un Africain ou un Maghrébin en faire autant.»
Et les résultats suivent. L’an dernier, la poignée de ses élèves qui ont intégré Louis-le-Grand étaient tous d’origine chinoise. «Ils ne viennent pas d’un milieu plus favorisé que les autres, mais ils sont très studieux et apportent de l’excellence», confirme, admiratif, le proviseur d’un collège voisin. La fameuse étude de l’Insee et de l’Ined confirme d’ailleurs la tendance : un quart des garçons d’origine asiatique atteignent le niveau bac + 3, contre 18% environ pour les Français toutes origines confondues, 14% pour les fils de Marocains et de Tunisiens, 8% pour les Algériens et 6% pour les Africains du Sahel.

Mais la culture du travail n’explique pas tout. Si les Chinois réussissent si bien chez nous, c’est aussi grâce à la cohésion de leur communauté. Contrairement à la majorité des étrangers présents en France – et en particulier aux Maghrébins, dont les différentes nationalités et ethnies ne s’apprécient guère – la plupart d’entre eux peuvent en effet compter sur le soutien de leurs compatriotes, notamment parmi les Wenzhounais (plus de 70% des immigrés issus de Chine populaire viennent de cette région située dans le sud du pays).
«Quand mes parents ont débarqué ici, il y a vingt ans, l’atelier de maroquinerie d’un oncle leur a tout de suite ouvert ses portes», témoi¬gne Rui Wang, de l’Association des jeunes Chinois en France, lui-même diplômé en gestion finance à Paris-Dauphine. «Un tiers des 280 magasins du Fashion Center en construction à Aubervilliers a été réservé par des propriétaires de boutiques parisiennes d’import-export pour leur progéniture», se félicite de son côté Eric Tong, un autre self-made-man de la communauté, chargé de louer les locaux. Mille fois plus efficace que Pôle emploi : à eux seuls, les 35 000 commerces détenus par les Chinois suffisent à faire vivre au bas mot 150 000 personnes, soit un quart de la communauté.


Ce système de cooptation généralisée ne présente cependant pas que des avantages. «Il contribue à freiner certains jeunes dans leur ascension», regrette Chenva Tieu, le président du Club 21, une structure qui aide les enfants de l’immigration à financer leurs projets. Sasha Lin le confirme volontiers. «Je voulais faire de la recherche en chimie, mais on a exercé une telle pression sur moi que j’ai fini par reprendre le restaurant familial.» Mêmes regrets pour ce patron de salon de thé à Belleville, qui a dû arrêter ses études d’ingénieur afin de faire plaisir à sa famille. L’histoire ressemble étrangement à celle de ce jeune juif ashkénaze sorti de Polytechnique à qui, selon la ¬blague, les parents laissent finalement le choix entre la confection pour homme et la confection pour dame…

Leur ascension sociale est souvent spectaculaire :

- 5 milliards d’euros ont été investis en vingt ans dans notre pays par la communauté pour monter des affaires
- 35.000 commerces environ sont tenus par des immigrés chinois ou d’origine chinoise dans l’Hexagone
- 48% des Français d’origine asiatique décrochent un diplôme du supérieur, contre 33% en moyenne en France
- 27% des enfants d’immigrés chinois sont cadres, contre 14% en moyenne pour les Français
Interview vidéo du maire d’Aubervilliers :
Les Chinois sont-ils de bons élèves ?

Dans quels secteurs investissent-ils ?


Capital.fr






 
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