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Emploi : ça va se savoir ! Pourquoi les descendants d'immigrés souffrent-ils plus du chômage que les
du Lundi 15/10/2012 à 13:33
publiée par Maufranc Mongai

Article publié par Alexia EYCHENNE suite au dernier rapport de l'INSEE sur l'immigration.
Lu pour vous par Maufranc MONGAI dans le cadre des activités culturelles d'ACUBO.


Pourquoi les descendants d'immigrés souffrent-ils plus du chômage que les autres?


D'après un dernier rapport de l'Insee, les jeunes issus de l'immigration africaine souffrent trois fois plus du chômage que les autres. Cette inégalité s'explique à la marge par la discrimination, mais tient aussi aux différences sociales.

IMMIGRATION -
Les descendants des immigrés africains connaissent un taux de chômage trois fois plus élevé que les autres.

Reuters/Toby Melville

En matière d'emploi, les descendants des immigrés venus d'Afrique n'ont toujours pas les mêmes opportunités que les autres, et ce plusieurs décennies après l'arrivée en France de leurs parents ou grands-parents.

D'après le dernier rapport de l'Insee sur le sujet, ils souffrent trois fois plus du chômage que les Français "de souche": cinq ans après leur sortie du système scolaire, 11% de ces derniers sont au chômage contre 29% des premiers. Les enfants de l'immigration d'Europe du sud, eux, ont des parcours proches de ceux d'origine française.

Les causes de ces inégalités sont souvent délicates à cerner. Compliqué, notamment, d'évaluer la part des discriminations directes. Si elles "existent, leur influence est difficile à mesurer", notent ainsi les chercheurs de l'Insee, prudents, qui jugent qu'"au moins 61% de l'écart entre le taux d'emploi des descendants d'immigrés d'Afrique" s'expliquent par les critères du diplôme, de l'origine sociale ou du lieu de résidence.

Une tendance à recruter des "clones"

"Les discriminations directement fondées sur des motifs raciaux ont considérablement diminué ces dernières années, juge Inès Dauvergne, responsable expertise diversité à l'association IMS Entreprendre pour la cité, un réseau de grandes entreprises engagées dans la lutte contre les discriminations.
Très peu de recruteurs assument aujourd'hui une position ouvertement raciste ou ne cherchent que des candidats de certaines origines." Grâce au "durcissement de la loi et à la condamnation en justice des discriminations raciales, mais aussi à l'évolution de la société française dans son ensemble".

"Un recruteur se sentira mieux avec le candidat qui lui ressemble le plus".

Les candidats d'origine étrangère ressentent pourtant des discriminations: sur la seule région Ile-de-France, 18% des descendants d'immigrés -soit autant que les immigrés- rapportent en avoir été victimes, contre 12% de la population globale. "Même sans intentions racistes, certains stéréotypes s'enclenchent chez un recruteur qui se retrouve face à deux candidats: s'il n'a pas été sensibilisé à la question, il se sentira mieux avec celui qui lui ressemble le plus, et notamment un blanc, si le recruteur est blanc", analyse Inès Dauvergne.

"On constate encore que les candidats recrutés sont le plus souvent ceux pour lesquels on ne se mouille pas trop, observe de son côté Estelle Barthélémy, directrice du développement RH chez Mozaïk RH, un cabinet de recrutement spécialiste de l'égalité des chances.
Et la crise a tendance à accroître ce repli: on met aujourd'hui plus de temps à placer un groupe de jeunes filles d'origine étrangère que l'on suit qu'il y a un an ou deux."

Pas de réseau, pas de boulot !

Autre facteur d'explication, le diplôme. 30% des descendants d'immigrés d'Afrique sortent du système scolaire sans, ou avec, au mieux, le brevet des collèges. C'est deux fois plus que les enfants d'origine française. Et même diplômés, "le fait que les descendants d'immigrés se tournent plus souvent vers l'université, peu coûteuse, que vers des écoles privées plus longues et payantes, de commerce par exemple, joue en leur défaveur sur le marché de l'emploi, constate Inès Dauvergne. Il y a un énorme travail à faire pour inciter les entreprises à diversifier leurs modes de recrutement."

Plus largement, les candidats issus de milieux sociaux défavorisés peinent à acquérir un réseau professionnel. "Venir d'un milieu populaire prive des bons réseaux qui vont permettre de trouver le bon stage, pour décrocher le bon job", résume Estelle Barthélémy.

Alors que "deux tiers des offres d'emploi sont pourvues ainsi, rappelle Inès Dauvergne. Ce ne sont donc pas tant les entreprises qui refusent ces candidats, qu'eux qui se privent d'offres, pourvues essentiellement par le réseau ou la cooptation."

Alexia EYCHENNE.



 
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