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Interdits alimentaires chez les Bomboma : données, facteurs d’évolution au sein de la Communauté.
du Vendredi 04/03/2011 à 21:32
publiée par Maufranc Mongai


Interdits alimentaires chez les Bomboma :
données, facteurs d’évolution au sein de la Communauté.

Introduction
Le travail qui vous est présenté par le Président d’ACUBO, Mr Maufranc MONGAI et le Conseiller Culturel d’ACUBO, le Professeur Alexandre MOPONDI, est un résumé du travail de fin d’études de Cycle de Graduat, Mademoiselle Lumière SALEKA à l’Université Pédagogique Nationale UPN.
En parlant des interdits alimentaires chez les Bomboma, il nous a semblé important de préciser les termes utilisés et certaines définitions.
Nous commencerons par ce que nous allons appeler : « interdits alimentaires ».
Un interdit signifie, de manière générale, ce qui est défendu ou excommunié ; donc la notion d’interdit alimentaire renvoi à l’idée de restriction d’un point de vue alimentaire.
Cela veut dire que depuis des temps immémoriaux, chez le Peuple Bomboma, toutes les nourritures n’étaient pas consommées par tout le monde et de surcroît par tous les deux sexes. Les significations de ces interdits varient selon les circonstances, les sexes et aussi l’âge ; tout ceci pour des raisons culturelles, philosophiques et très souvent religieuses.
Nous tenons aussi à préciser que l’interdit alimentaire dont il est question dans ce travail, n’est pas lié à une raison de santé comme dans certains cas ou il s’agit d’une allergie ou de la quantité absorbée d’un produit comme par exemple la limitation du sucre pour le diabète.
Pour ce qui concerne le Peuple Bomboma, les interdits alimentaires que nous allons analyser tirent leur source dans les croyances de celui-ci, car certains aliments ne sont pas permis à être consommés par une catégorie de personnes, soit pour un temps déterminé, soit pour toute leur vie. Afin de faciliter la compréhension de ce travail, nous nous autorisons d’énumérer ces interdits alimentaires chez les Bomboma selon le secteur activité de ces produits.
I. Eléments des interdits alimentaires
I.1. Interdits alimentaires des produits du champ.
Parlant des produits du champ, il n’y a pas beaucoup des plantes ou des fruits qui sont interdits, d’être consommés chez les Bomboma, sauf la banane. Il existe plusieurs variétés de bananes dont certaines sont défendues au veuf et d’autres à la veuve.
Pour le veuf, les variétés défendues sont :
- Eleko
- Kolokolo
- Libele
- Monzali
- Mozebeli

Tandis que la veuve, il lui est interdit de manger les variétés que voici :
- Enzongo
- Nyakonzi
- Ebanga
- Mwenge
- Ngbongale
- Emboi
- Mofei

I.2. Interdits alimentaires des produits de la pêche

A. Interdits alimentaires aux femmes

Les poissons concernés par cette interdiction sont :
- Nzombo (protecteur)
- Lipoto
- Tepa
- Gboka
- Tombi
- Mobelebele

Les poissons très longs sont interdits aux femmes, car d’après les croyances tradition-
nelles, on pense que ces poissons ont la facilité de conférer à la femme l’esprit de cupidité, de vol, de désobéissance et de ce fait, expose la fille au célibat.
La femme étant épouse s’adonne à observer cet interdit pare que déjà habituée et aussi parce qu’elle est appelée à éduquer la jeune fille.

B. Interdits aux jeunes filles

1. Les poissons à écailles

Mokonga :
Lilembe : clarote
Ces poissons sont interdits aux jeunes filles de peur qu’elles ne soient incapables de verser des larmes aux yeux en cas de deuil. Il est de nature chez les Bomboma que la fille est supposée être beaucoup affectée par la disparition des membres de la famille et pour manifester son attachement à ce dernier, elle doit verser beaucoup des larmes en pleurant.

2. Les batraciens

Mandonlo (Têtard): interdit à la jeune fille de peur qu’elle ne souffre de perte urinaire même à l’âge adulte.

3. Les Crustacées

Ekalulu : est interdit à la jeune fille de peur qu’à l’âge adulte, elle souffre de manque de lait maternel pendant la période d’allaitement. La réparation au cas de non respect de l’interdit alimentaire consiste à préparer une portion des racines et des papayers aux vins de palme et qui, après la prise d’une dose moyenne estimée à la capacité de résister à l’alcool de la victime conduit à la production de lait maternel.

C. Interdits alimentaires aux enfants

Les poissons à écailles

-Mwenge :
-Mokulu : vive – vipère (Mongusu)

Ces poissons sont interdits aux enfants qui souffrent de l’épilepsie. Les Bomboma pensent qu’en les mangeant, ils peuvent occasionner une grave crise de convulsion. Il en est de même pour les malades mentaux.

N.B. Notons que l’enfant bien portant n’est pas concerné par ces interdits.

D. Interdits alimentaires aux hommes

Les hommes peuvent manger tous les poissons, exception faite aux initiés ou aux détenteurs de gris- gris ou encore pour certains pratiques.
Un veuf : l’homme qui perd sa femme s’abstient de tous les poissons jusqu’à la cérémonie de sa réinsertion sociale.
Selon la répartition du travail, généralement chez les Bomboma, c’est la femme qui s’occupe
de la pêche (écolage) d’où le veuf se dit : « qui pourra encore m’alimenter des poissons », c’est seulement durant la cérémonie de la commémoration de la défunte que ce dernier est autorisé à manger.
Comme pour toute loi, il ne manque pas d’exception, il y a un cas particulier, le poisson yeme (albinos) apparemment spécial est un signe de prophétisation de la richesse à la personne qui le pêche. D’où pour accéder à cette richesse, il est conseillé à celui qui l’attrape de le laisser vivre en le remettant dans l’eau.
Sous cette option de particularité, le poisson électrique Ligbigbi aussi bénéficie d’une exception. D’abord, il est utilisé dans la médecine traditionnelle des Bomboma comme ingrédient de base à guérir la personne foudroyée. Ensuite, s’exposer à la décharge électrique du poisson électrique consiste à faire envoler ses chances d’être un homme d’affaires.
I.3. Interdits alimentaires des produits de chasse et de cueillette

A l’instar des poissons, certains animaux sauvages font partie des interdits alimentaires.

A. Produits de chasse

1. Interdits aux femmes

Il leur est interdit de manger des animaux gras. Tels que :
- Ebolongo : renard
- Eele : chimpanzé
- Kulupa : antilope rouge
- Koba : tortue
- Luanga : varan
- Monzo : gazelle
- Mbuli : gazelle femelle
- Motomba : rat de Gambie
- Nzo : serpent en général
- Ngoi : léopard
- Zama
- Yoka
- Lengomo

La raison de cette interdiction : c’est à cause de l’insoumission de la femme que l’homme étant chasseur se dit en laissant la femme goûter à cette viande équivaut à reconnaître son égalité à l’homme. D’autres pensent que les guerres tribales étaient souvent provoquées par la femme ; donc, elle mérite cette privation. Signalons que les petits gibiers ne sont pas frappés par cet interdit. Exemple yende (écureuil).
Quand la femme brave cet interdit, même secrètement, elle sera atteinte d’un vomissement ou d’une diarrhée ou encore d’une autre maladie qui dénonce cette transgression.

2. Interdits aux veuves

Elles n’ont pas accès à toute viande de gibier jusqu’à la cérémonie traditionnelle les autorisant à en consommer. C’est l’homme qui attrape ou chasse du gibier. Donc, la femme qui perd son mari perd également l’acquisition de cette chair.

3. Interdits aux hommes

Cas particulier : Il existe des animaux totems tels que : Ngoy, Eele, Ombe…qui sont des animaux protecteurs ou qui incarnent certaines puissances. Très souvent l’homme s’identifie à ces animaux et ne peut les manger. En cas de violation de consigne, l’homme perd les puissances incarnées par cette bête.

Par exemple, l’homme qui a son animal totem : Ngoy lors d’un voyage est guidé par cet animal, quand il y a un danger l’animal retourne ou traverse la route, ce geste permet à l’homme de comprendre qu’il y a un danger devant lui.

Le calao connu sous le nom de Kulungu chez les Bomboma est un oiseau considéré comme un éclaireur pendant la guerre. IL est interdit aux guerriers de manger le calao.
Tout détenteur des fétiches « Mwandi » hérité de Dieu du ciel ne peut manger Enzonzo, Libito, et Ndoko qui sont des serpents de taille moyenne.

Voyons maintenant cas par cas :
a. Les guérisseurs (Nganga – nkisi)

Ces hommes constituent une catégorie à part, vu leur activité de guérir les malades. Il est défendu aux guérisseurs de manger les serpents : Libito, Libobo et Motomba.
Le guérisseur qui se confond au sorcier ne mange pas le Motomba parce que c’est un animal nocturne, car il y a un rapprochement entre les deux, ce, du point de vue activités.
Pour vérifier le sérieux du guérisseur, on soumet le guérisseur après sa mort au test. En effet, le guérisseur n’est pas enterré comme tout le monde. Son cadavre est gardé par d’autres guérisseurs dans son sanctuaire souvent sous un arbre et 7 jours après, les autres viennent voir s’il est décomposé. Dans ce cas, on dira que c’était un faux guérisseur c'est-à-dire il avait commis beaucoup de torts à l’humanité ; car en réalité le cops (cadavre) d’un vrai guérisseur est toujours enlevé selon la tradition des Bomboma.
Les féticheurs défendent aux personnes qui détiennent tout gris-gris de n’importe quelle nature mais dont dans sa composition on peut retrouver le Ndoko (mamba vert), Ngoy, Zama et Likakutu… de s’abstenir de leur viande, dans le cas contraire, ce gris-gris n’aura pas d’effet sur le détenteur.
Le commerçant qui exerce son métier à base de fétiche ne doit pas manger le serpent Nguma (boa) pour la simple raison pense t-on que c’est ce serpent qui fortifie le commerce.

b. Cas de maladie

Par rapport à la vie courante, l’homme se retrouve souvent devant les maladies qui le poussent à se faire soigner traditionnellement bien que les dispensaires et les hôpitaux existent.


B. Produits de cueillette

1. Fruits :

• La noix de cola : en général, il y a toute une multitude de mythes ou d’explications autour du cola. Chez les Bomboma, il est défendu, à part les guerriers, à toute autre personne de consommer la noix de cola. Elle est un stimulant qui convient pour le guerrier. Avant de clore sur la noix de cola, nous estimons que cette interdiction s’explique sur le fait que le colatier est un arbre qui se reproduit difficilement et il se développe surtout dans la forêt dense. Donc sa récolte est censée être réglementée dans la société.
• Le safou (Mpouya bisala ngongo) : est interdit à la fille parce que les Bomboma pensent que la consommation de ce fruit influence négativement le comportement de la femme à la longue.

Pour nous, disons que la consommation du safou conduit à la somnolence. Peut être cette variété qui n’est pas appréciée par les Bomboma doit être évitée par la fille qui ne sait distinguer les deux variétés.
La distinction à l’œil nu est faite grâce aux taches noirâtres sur la mauvaise variété.
Toujours la variété de safou « Mpouya biga » est celle qui fleurit en déphasage par rapport à la période initiale.
Ainsi, les Bomboma interdisent à la communauté d’en manger. Seuls les vieillards et orphelins sont autorisés de consommer ces safous. L’explication que la société avance est qu’en les mangeant, on précipite la mort des parents. Quand à nous, nous pensons que cette variété qui produit ses fruits pendant une période particulière doit servir comme nourritures aux faibles notamment les vieillards et les enfants.

2. Tubercule

L’igname « tuné » est un tubercule, il est interdit à celui qui a souffert car la consommation de ce tubercule peut conduire avec le temps à la courbature du dos.

N.B. : la tradition et la psychologie jouent ici un grand rôle.

C. Produits de ramassage

• La consommation d’escargots ordinaires est interdite au garçon de bas âge de Bomboma de peur d’avoir une taille maigre ou de se voir rabougris.
• Escargot Mangbodo est interdit au jeune Bomboma pour éviter l’obésité.
• Le champignon en général est interdit à toute femme qui allaite parce qu’il peut provoquer la gale sur la peau de l’enfant.
• Le champignon Pongotoli est défendu à la jeune fille qu’à l’âge nubile qu’elle ait de problème de développement des seins.
• Les termites ailées (Ndongelenge) sont interdites à la femme parce qu’elles peuvent influer à se déplacer en désordre au lieu d’être sous l’ordre du mari.

I.4. Interdits alimentaires provenant des animaux domestiques
En réalité, la Communauté Bomboma n’a pas édicté verbalement et n’a pas interdit la consommation des animaux domestiques à la femme et même aux adolescents.
Toutefois, la femme peut, elle-même, refuser ou manger la viande des volailles ou des caprins selon qu’elle veut. Généralement, la femme Bomboma n’apprécie pas la viande de porc, du canard et d’autres animaux domestiques.
II. Facteurs d’évolution
II.1. Facteurs d’évolution
A l’origine, les Bomboma pré-coloniaux observaient scrupuleusement ces interdits. Mais force est de constater qu’à l’époque coloniale, avec la venue des Missionnaires et des écoles, et surtout à l’aube de l’indépendance, le voyage, le contact avec d’autres peuples et d’autres cultures ; les choses ont commencé à changer.
A. Missionnaires Catholiques
Tout le peuple du monde affirme son identité par rapport à la religion. En général, les africains recouraient souvent aux forces naturelles pour renforcer leur vitalité.

Les Bomboma avaient et continuent à appeler l’Etre suprême « Nyapongo ; Bolobo ; Nyamolo. »
Cet être suprême contrôle la vie à travers les sanctuaires : Mogboka, Nyavia, Monzo, Ekusumiaka.
Chaque famille a son sanctuaire ou le chef de famille peut consulter le dieu afin de résoudre le problème qui la concerne et préoccupe ses membres.
Dans le sanctuaire, le chef de famille se fait accompagner d’un témoin qui doit suivre les instructions du dieu de la famille par rapport au problème posé.
Une similitude entre l’histoire du christianisme ou dans l’ancien testament, le Grand Prêtre Sacrificateur entrait seul dans le lieu très saint pour des sacrifices. A la place d’être accompagné, on lui attachait une corde à la jambe.
Avec l’arrivée des missionnaires catholiques surtout, les Bomboma adopteront le christianisme comme religion officielle où beaucoup seront baptisés chrétiens catholiques.
Entre temps devant l’incapacité de résoudre le problème qui se pose aux Bomboma, ils ne tardent pas à recourir à la religion traditionnelle (animisme).
Ces détails nous conduisent à revenir sur la Bible qui en rapport avec les interdits alimentaires contrastent également car il est écrit dans la Bible : « Vous serez un sujet de crainte et d’effroi pour tout animal de la terre, pour tout oiseau du ciel, pour tout ce qui se meut sur la terre et pour tous les poissons de la mer : ils sont livrés entre vos mains et vous serviront de nourriture ».
Les Bomboma devenus chrétiens se gardent d’observer ces différents interdits alimentaires et la pratique commence à tomber dans l’oubliette.

B. Alphabétisation

Par définition, l’école est une institution publique ou privée ayant pour objectif de scolariser l’enfant ou l’adulte. Cette définition laisse à croire que les Bomboma qui ont étudié sont en mesure de connaître la valeur nutritive des aliments qui sont frappées par les interdits.
De ce fait, ces intellectuels bravent ces différents interdits alimentaires parce que la compréhension des vitamines, lipides, glucides et autres se fait par l’alimentation nutritionnelle. Toujours à l’école, les infirmiers sont dotés des théories sur les régimes alimentaires pour favoriser la croissance.

C. Rencontre de cultures

Selon TAYLOR, la culture est un ensemble qui englobe : la connaissance, la langue, la croyance, la musique, l’art, la morale, la coutume et toutes les autres facultés et les habitudes que l’homme a acquis en tant que membre d’une société.
Dès lors, les Bomboma en face de membres d’autres communautés se rendent compte que ce qui est interdit chez eux, soit à la femme soit à une autre catégorie est consommé sans conséquence fâcheuse chez les autres. Parfois même ce qui est interdit à l’homme est au contraire interdit ailleurs à la femme.
Comme on ne vit jamais en vase clos, les Bomboma empruntent de leurs voisins les habitudes alimentaires qui ébranlent la conscience de tout le monde.

Conclusion
Pour conclure, nous commencerons par rendre à nos lecteurs l’essentiel du message de l’auteur de ce travail qui a conclu en disant que les vraies raisons de ces interdits alimentaires étaient la supériorité du sexe masculin sur le sexe féminin, car ces pratiques touchaient surtout les femmes.
Elle poursuit son analyse en confirmant que ces interdits étaient formellement plus respectés dans la période postindépendance avant de devenir beaucoup plus atténués à cause de l’évangile, de l’éducation, de la science et surtout de la symbiose des cultures. A la fin de sa conclusion, l’auteur de ce travail souhaite que la population de Bomboma, surtout les hommes aient en tête l’esprit de parité, car dit-elle, l’abstinence d’un aliment dépend de l’organisme d’un individu à un autre et ce ne doit pas être liée au sexe particulièrement.
Pour terminer, nous avons voulu ouvrir le débat sur ce sujet en posant la question de savoir si les Bomboma sont les seuls peuples à avoir ce genre de comportements en faisant recours aux pratiques d’interdits alimentaires ?
En parcourant l’histoire, nous constatons que d’autres peuples dans le monde ont pratiqué et continuent à pratiquer le système d’interdits alimentaires dans leur mode de vie.
Nous pouvons citer pour cela, les peuples juifs de la religion judaïque ; les chrétiens ainsi que les peuples arabes de la religion musulmane.
Chez les Juifs, les interdits alimentaires trouvent leurs sources dans la Bible, complétée par la Mishnah et le Talmud. Les aliments permis sont appelés de nos jours aliments cacher, c'est-à-dire adéquats, propres à la consommation. La Bible parle d'animal pur (tahor) et d'animal impur (tame), termes généralement utilisés par les juifs.
Ne sont considérés comme purs que les animaux ruminants ayant des sabots fourchus (Dt 14:6). La Bible en nomme dix expressément: le bœuf, le mouton, la chèvre, le cerf, la gazelle, le daim, le bouquetin, l'antilope, l'oryx et le mouflon. (Dt 14:4-5). Tous les autres mammifères à qui il manque une de ces caractéristiques ou les deux sont impurs, donc interdits. C’est le cas du chameau, du lapin et du daman qui ruminent mais n'ont pas de sabots fourchus, et du porc qui a le sabot fourchu mais ne rumine pas (Dt 14:7-8). La Bible nomme dans cette dernière catégorie 42 animaux impurs.

Chez les Chrétiens, les interdits religieux juifs ont été pour la plus part abolis. On trouve une ébauche de cette abolition chez Jésus qui déclara: « Il n'est rien d'extérieur à l'homme qui, pénétrant en lui, puisse le souiller, mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui souille l'homme", à savoir "les desseins pervers". Et Marc de commenter: "ainsi il déclarait purs tous les aliments" (Mc 7:15, 19-22).
La communauté chrétienne s'est heurtée dès ses débuts aux interdits alimentaires juifs. Ainsi, des chrétiens d'origine juive ont reproché à Pierre d'avoir accepté l'invitation de Corneille, un centurion romain: "Pourquoi, lui demandèrent-ils, es-tu entré chez des incirconcis et as-tu mangé avec eux?" (Actes 11:3). Pierre connaissait une telle interdiction, et l'a rappelée à son hôte: "Vous le savez, il est absolument interdit à un juif de frayer avec un étranger ou d'entrer chez lui. Mais Dieu vient de me montrer, à moi, qu'il ne faut appeler aucun homme souillé ou impur" (Ac 10:28). Paul nous apprend que Pierre, "avant l'arrivée de certaines gens de l'entourage de Jacques, ... prenait ses repas avec les païens; mais quand ces gens arrivèrent, on le vit se dérober et se tenir à l'écart, par peur des circoncis" (Ga 2:12).
Chez les Musulmans, leur position constitue un retour presque complet aux interdits juifs, interdits énoncés dans le Coran, les récits de Mahomet et les ouvrages des légistes. Signalons ici que les auteurs musulmans classiques classifient les aliments principalement en différentes catégories:
- halal (licite: aliment qu'on peut consommer).
- haram (illicite: interdit de le consommer).
- mubah (permis: sa consommation est laissée au choix de la personne).
- makruh (réprouvable, répugnant: bien que non interdit, il est préférable de ne pas en consommer).
Il est interdit expressément par le Coran dans différents versets qui constituent la base des interdits alimentaires chez les musulmans, versets que nous citons ici intégralement :
2:173: Allah a seulement déclaré illicite pour vous la chair d'une bête morte, le sang, la chair de porc et ce qui a été consacré à un autre qu'Allah. Mais quiconque est contraint à en manger sans intention d'être rebelle ou transgresseur, nul péché ne sera sur lui.
Selon l'opinion dominante, la viande de tout animal ayant des canines dont il se sert pour attaquer d'autres animaux comme le lion, le tigre ou le loup est illicite. On cite ici des récits de Mahomet qui interdisent d'en manger. Certains Malikites cependant le permettent du fait que le Coran n'en fait pas mention parmi les aliments interdits. Malik est cependant d'avis qu'il est réprouvable d'en manger.
Les légistes sont partagés concernant la viande de certains animaux qui ont des canines, comme l'hyène, le renard, l'ours, le chat domestique et sauvage, l'éléphant et le singe.
Enfin, nous disons que l'être humain est omnivore, pour se nourrir, il peut manger de tout, fruits et légumes comme viandes et poissons. Cependant, de nombreuses cultures s'imposent des restrictions quant à leur alimentation, soit de façon permanente, en refusant de consommer une catégorie d'aliments, soit de façon temporaire, par des jeûnes ou des restrictions alimentaires à certaines périodes de l'année.


Professeur Alexandre MOPONDI et Monsieur Maufranc MONGAI




 
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