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Prélèvement à la source : «On dirait mon salaire d’embauche», s’étonnent des salariés
du Mardi 29/01/2019 à 18:15
publiée par Maufranc Mongai

Prélèvement à la source : «On dirait mon salaire d’embauche», s’étonnent des salariés

>Économie>Impôts Delphine Denuit| 29 janvier 2019, 6h07 |36

Au siège du groupe Total à La Défense (Hauts-de-Seine), les salariés découvrent leur première feuille de paie imputée du prélèvement à la source. Surpris, certains ont même noté des erreurs de taux.

Ça commence mal pour Julien. A 36 ans, ce responsable audiovisuel, récemment embauché au siège du groupe Total à La Défense, est déjà douché par le prélèvement à la source. « Je sais que ce n’est que le début, mais ça coince déjà pour moi », regrette le jeune cadre. Son employeur vient de lui prélever un taux de cinq points supérieur à celui inscrit sur son avis d’imposition. « La différence entre le taux transmis par la direction des finances publiques à mon employeur et celui que j’ai est énorme, râle-t-il. Comme c’est une erreur, je ne peux pas modifier ce taux en ligne, je suis obligé de contacter l’administration. »

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Le département des ressources humaines du groupe pétrolier confirme l’existence de telles anomalies. « On a assisté à quelques bugs lors de notre test de préfiguration du prélèvement à la source sur les bulletins de paie du mois de décembre, précisent-elles. Des salariés se sont aussitôt retournés vers nous et nous les avons réorientés vers l’administration fiscale ».

Ces cas restent « à la marge » sur un total de 18 000 salariés employés par le groupe en France, assure le pétrolier. Mais pour Julien, qui n’a pas encore réglé son « bug » auprès du fisc, l’impact psychologique de la réforme fiscale est déjà négatif : « Mon budget s’en retrouve diminué et c’est sûr que je vais réduire mes dépenses », confie-t-il, échaudé.

«Le fisc profite d’une trésorerie supplémentaire»

Un sentiment que partagent plusieurs salariés du groupe. « C’est rude, j’ai l’impression de renouer avec mon salaire d’embauche », raconte Guillaume, 39 ans. Contrôleur de gestion chez Total depuis treize ans, il va se « freiner, réfléchir davantage avant d’acheter… Je dois absorber le choc, je ne suis pas habitué à voir mon salaire net baisser, même si j’étais déjà mensualisé pour l’impôt sur le revenu », confie-t-il.

Comme 60 % de ses collègues, Guillaume reçoit une feuille de paie dématérialisée, visible dès son virement, le 25 du mois, à partir de son compte intranet. « Sur le moment, c’est désagréable », ajoute Chantal, 54 ans. Habituée à payer par tiers provisionnels, elle regrette disposer de moins de trésorerie sur son compte. « Avant, je pouvais épargner chaque mois jusqu’à la date du versement de mon tiers tandis que maintenant, c’est le fisc qui profite d’une trésorerie supplémentaire. »

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Si certains salariés se montrent résignés, d’autres sont plus pragmatiques. « De nombreux pays l’ont fait avant nous alors pourquoi pas nous ? On a travaillé en Grande-Bretagne où le prélèvement à la source est appliqué depuis longtemps, alors pour nous, c’est comme revenir en arrière ! » lancent deux femmes en pause cigarette.

Pour d’autres, c’est même beaucoup de bruit pour rien. « J’ai vérifié le montant de mon salaire dès son virement, reconnaît Florence, 41 ans, jusqu’alors adepte du tiers provisionnel. J’étais inquiète, mais finalement c’est comme le lancement de l’euro : beaucoup d’anxiété pour pas grand-chose », conclut-elle.

Delphine Denuit|




 
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