Syrie, Iran, Taxes commerciales : les enjeux de la visite d'Emmanuel Macron aux États-Unis
BFMTV pour L'Express, publié le 23/04/2018 à 10:16 , mis à jour à 12:10
Afp.com/Ludovic MARIN
Le président français arrive ce lundi à Washington pour une visite de trois jours. Il abordera avec Donald Trump plusieurs sujets sensibles où ils sont en désaccord.
Après avoir reçu Donald Trump en France, le 14 juillet dernier, c'est au tour d'Emmanuel Macron de se rendre aux États-Unis pour rencontrer le président américain. De lundi à mercredi, le président français va enchaîner les temps forts, de l'entretien dans le bureau Ovale de la Maison Blanche, au discours devant le congrès en passant par le dîner dans la résidence de George Washington.
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Pour cette visite, il sera accompagné de sa femme Brigitte mais aussi de plusieurs ministres tels que Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires Étrangères, la ministre des Armées Florence Parly ou encore Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie. Trois secteurs où les sujets de discussions et de désaccords ne manqueront pas entre Emmanuel Macron et Donald Trump. Dans une interview sur la chaîne américaine Fox News dimanche, le président français a déjà donné quelques indications sur le discours qu'il portera au cours de sa visite.
• La lutte contre le terrorisme en Syrie
Emmanuel Macron va tenter de convaincre Donald Trump de rester présent sur place en Syrie. En effet, le président français se projette après la victoire contre l'EI. Donald Trump, lui, veut retirer ses troupes, environ 2 000 soldats, le plus vite possible, ce que Paris redoute. Emmanuel Macron avait dit avoir convaincu Washington de rester dans le pays "dans la durée", avant d'être contredit par la Maison Blanche dimanche dernier.
Le président français a de nouveau insisté dimanche sur l'importance d'être présent de manière durable en Syrie. "Si nous partons définitivement et complètement (...) nous laisserons la place au régime iranien, à Bachar al-Assad (qui) prépareront la prochaine guerre, alimenteront un nouveau terrorisme", a-t-il dit. "Même après la fin de la guerre contre l'EI, les Etats-Unis, la France, nos alliés et même la Russie et la Turquie auront un rôle majeur à jouer pour créer cette nouvelle Syrie", a-t-il souligné.
• Le nucléaire Iranien
C'est peut-être le sujet le plus brûlant. Alors que Donald Trump menace depuis plusieurs mois de "déchirer" l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2005, Macron souhaite plutôt compléter cet accord. "Cet accord est-il parfait ? Non. Mais quelle est votre meilleure option ? Je ne la vois pas. Je n'ai pas de plan B sur la question nucléaire. C'est pourquoi je dis : gardons le cadre qui existe car c'est mieux qu'une situation à la nord-coréenne", a-t-il expliqué sur Fox News.
Donald Trump doit prendre une décision dans ce dossier d'ici le 12 mai prochain.
• Guerre commerciale
"On ne fait pas la guerre avec ses alliés". Avec cette phrase, Emmanuel Macron a critiqué les taxes douanières américaines sur l'acier (25%) et l'aluminium (10%) qui doivent être mises en place à partir du 1er mai prochain. "J'espère qu'il ne les mettra pas en œuvre et accordera une exception à l'Union Européenne", a précisé le président français.
Après Emmanuel Macron ce sera à Angela Merkel de prendra le relais sur certains sujets. En effet, la chancelière allemande arrive à Washington le 27 avril. Cependant, elle ne dispose pas de la relation privilégiée que semble avoir le président français avec son homologue américain.
Afp.com/Ludovic MARIN
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